samedi 9 février 2008
Are you Ready for War ?
On n'est pas prêt pour la guerre... Mais pour la Guerra ???
The Game s'est vanté de l'avoir doigté dans le club de Jamie Foxx
vendredi 1 février 2008
Bernie Worrell & George Clinton / Funkadelic / Parliament
"Le funk, c’est l’ADN du hip hop : ils ne l’ont pas volé, c’est nous qui leur avons donné…"En 1966, George Clinton a 25 ans, et aucun hit à son actif. Ca fait deux ans qu’il présente des démos à Motown et qu’on l’envoie bouler. Deux ans qu’il produit pour "Golden World" et "Ric Tic", deux petites compagnies de Detroit, sans entrevoir le début d’un succès. Enfin, ca fait deux ans qu’il se tape l’aller-retour chaque week-end pour faire tourner son salon de coiffure dans le New Jersey, histoire de manger…
Dix ans après le tout 1er enregistrement des Parliament en amateurs, George se rend compte que les labels, c’est tous des cons.
Il rentre à Newark et devient coiffeur a plein temps…
Pendant ce temps, à Cincinatti, le jeune William Collins écume les bars de la ville avec Phelps, son grand frère, et Frankie Waddy, son batteur. Tous les trois, ils forment les Pacesetters, un des groupes les plus cools de la ville. Un soir, un type en costard les invite à auditionner au studio Evanston. A quinze ans, William arrête l’école et devient musicien de studio chez "King", l’usine à hits de James Brown. Un an et demi passe, jusqu’au jour où les Flamous Flames quittent le Boss en pleine tournée. Le soir même, sans jamais avoir répété avec James, William, Phelps et Frankie deviennent les premiers JB´s…
Pendant ce temps, Bernie Worrell entre en deuxième de fac. Il étudiela musique et sa voie semble toute tracée : il sera concertiste ou compositeur de musique classique… Sauf que voilà : alors qu’il se gratte les couilles en étudiant le plafond de son dortoir, il reconnaît la voix de son pote coiffeur à la radio : « (I just wanna) Testify » sera le 1er hit de Clinton. Sorti plus d’ un an et demi a près son enregistrement, le titre des Parliament atteint en fevrier 67 la 5ème place des charts Rn’B.
George quitte sa retraite et repart à Detroit. Bernie décide d’arrêter les conneries —ou plutôt de les commencer— et s’engage auprès de ces mecs avec qui il jouait le week-end, pour rigoler. En 68, il rejoint le tout nouveau groupe de George, les Funkadelic. Un an plus tard, au Copacabana de New York, William Collins et associés déclinent l’offre de James consistant à diminuer leur salaire de moitié. Bootsy —c’est comme ça qu’on l’appelle maintenant— engage Philippe Wynné et monte son propre groupe, les HouseGuests. Les Spinners leur propose de devenir leur backing-band.
Clinton les invite à former un super groupe : les Parliament/Houseguests. La suite, vous la connaissez : Wynné deviendra la voix des Spinners, et Bootsy, Catfish et Mr.Kash rejoindront les cinglés.
Gasface : Paraît que vous avez fait votre premier concert à quatre ans. Comment vous avez pu apprendre si vite ?
Bernie : Ben... C’est parce que j’étais doué. C’était super facile. Je ne sais pas comment expliquer mais ça venait tout seul, c’était aussi naturel que de parler.
Votre mère a eu du mal à vous trouver un prof à cet âge-là...
Quand j’avais trois ans et demi elle s’est mise en quête d’un vrai prof. Pour compléter ce que j’avais déjà appris avec elle. Mais personne ne voulait me prendre parce que j’étais trop petit. Et puis on a trouvé quelqu’un et là c’est allé très vite : quelques mois plus tard je donnais mon premier concert.
Vous aviez joué quoi ? C’était à l’Eglise ?
(Rires) Mec, je m’en rappelle pas : j’avais quatre ans ! Mais je sais que c’était un vrai concert, dans une vraie salle, et que j’avais joué du classique. Quatorze compositions différentes.
Mais comment on s’est rendu compte que vous étiez doué, à la base ?
Un jour ma mère m’a montré comment faire une gamme. Les jours d’après, j’allais au piano et je la reproduisais telle quelle, parfaitement. Comme elle ne me l’avait montré qu’une fois, ça l’a intrigué. Elle s’est dit qu’il y a avait un truc à creuser.
A quel moment vous êtes vous mis à jouer votre propre musique ?
C’était à l’époque du lycée, je crois. J’imaginais des nouveaux trucs en musique classique... Je prenais encore des cours à l’époque, j’allais à la New York School of Music. Je baignais encore beaucoup dans le classique dans ces années-là.
C’est marrant parce que vous dites souvent qu’en vrai, vous avez l’âme d’un batteur.
C’est juste. Monsieur Kash peut en témoigner : je joue comme un batteur, je tape, à ceci près que je kicke des mélodies et des refrains. Pour moi le clavier est un instrument à percussion. C’est pour ça que quand je joue, je recherche avant tout la symbiose avec le batteur. Parce je suis son meilleur complément.
Frankie : Depuis que je le connais il frappe son clavier, et je sais aussi que c’est un truc qu’il a vraiment étudié avec minutie. Et puis cette façon de jouer du clavier ne va pas de soi : quand il fait ça, ce sont les autres qui sont mis en avant, pas lui. Le jeu de Bernie permet aux autres de sonner mieux que ce qu’ils sonnent en réalité. Il ne suffit pas d’être bon : faut aussi avoir un tempérament très généreux pour arriver à ce résultat.
Frankie, vous avez joué avec James Brown et avec George Clinton : deux écoles très différentes à ce qu’on raconte.
Avec James, on joue et on vit de façon presque militaire : tout est programmé et strictement reglémenté. Funkadelic c’est complétement l’inverse : on met tout en commun. Chacun apporte ses idées et on les essayent tous ensemble, l’une après l’autre. James Brown est quelqu’un qui a besoin de savoir à l’avance ce qui va se passer chaque soir. Y a pas d’écart possible.
Justement : avec Funkadelic, comment vous faites pour maintenir un minimum de cohésion quand ça part dans tous les sens ?
Hmm... C’est pas évident. Il faut s’obliger à respecter certaines règles de professionnalisme. Si tu veux continuer à jouir de cette liberté, tu dois apprendre l’auto-discipline. Parce que sans discipline, la liberté toute seule ne donne rien de bon. La liberté sans barrière c’est le chaos. C’est tout. Il faut savoir gérer cette liberté pour en tirer le meilleur parti.
Fred Wesley dit de Clinton qu’il est le meilleur producteur qu’il n’ait jamais vu.
Parce que George fait quelque chose que la plupart des producteurs n’ose pas faire. Sa force, c’est d’arriver à rassembler de très bons musiciens, des gens tellement forts qu’ils font peur à la plupart des producteurs. Tu vois ce que je veux dire ? Les mecs ont peur de se sentir intimidés, pas à la hauteur, etc... L’autre chose, c’est que ces musiciens sont souvent des mecs excentriques, limite fous, ce qui n’empêche pas qu’ils aient un gros potentiel créatif, tu me suis ? En général le mec arrive, il fait son show pendant un quart d’heure, et effectivement il est fou, schizo, ou ce que tu veux... et au bout d’un moment il voit George assis en face de lui. George qui ne dit rien depuis le début. Petit à petit, le mec se rend compte qu’il n’a toujours pas fait ce que George attendait de lui, et progressivement, il redescend sur terre, jusqu’au moment où George entend ce qu’il voulait entendre et lève la main : « c’est bon ça ! Continue ce truc ! ».
La première fois que j’ai auditionné pour lui, le mec n’a strictement rien dit ! On est arrivé et il a dit : « Qu’est-ce que vous savez faire ? ». C’est tout. George a le don de la vérité. Son grand talent consiste a savoir ce qu’il peut obtenir de toi et comment l’obtenir. Même quand tu ne veux pas.
J’imagine qu’il faut bien cerner la personne pour arriver à faire ça.
Il est très sociable. C’est la grande différence avec les autres artistes de son rang : la plupart d’entre eux se mettent sur un piédestal et vivent isolé. George est là, il traîne avec toi. Tu peux l’aimer, le détester, en avoir rien à foutre : George est toujours à tes côtés. Parce qu’il a envie de te connaître, de savoir à quoi tu penses, comment tu te sens… Il a des rapports simples avec les gens : quand il vient te voir, tu sais ce qu’il peut te demander, tu sais à quoi t’attendre.
"Jimi Hendrix est venu nous voir pour qu’on intègre son groupe, Bootsy et moi.
Mais à l’époque on avait trop peur de quitter James" (Kash Waddy)
Comment vous êtes-vous rencontrés avec George ?
Par le biais de Bootsy Collins. J’ai grandi avec Bootsy, on a fait partie des JB’s ensemble. On est arrivé dans le groupe après Maceo Parker.
C’était dur avec James Brown ?
(Il réfléchit) C’était ennuyeux. Il était trop vieux pour nous. Nous, on était des gamins : on voulait juste faire de la musique et s’amuser. James n’aimait pas s’amuser, il était chiant… Un jour, on lui a fait prendre du LSD pour rigoler ! Il était venu nous voir, genre énervé : « pourquoi vous souriez tout le journée ? Qu’est-ce qui vous fait tellement marrer ? Hein ? » « Oh ! Tu veux vraiment savoir ? Essaie ça ! » On lui a filé un buvard d’acide (Bernie Worrell explose de rire). Et tu sais quoi ? Il n’a pas déliré (rires)… James est bizarre : traîner avec lui, c’est comme traîner avec ton père. Il y a un décalage, c’est pas très marrant… Cela dit on a beaucoup appris en jouant avec lui, mais on a vite fait le tour et on est parti. On a fondé un groupe appelé les House Guests, puis on a formé Funkadelic. C’est là qu’on a rencontré Bernie : avec Bootsy et Catfish (le frère de Bootsy) , on n’avait jamais joué avec un clavier. Même chose pour Herbie, le guitariste de George : c’est la première fois qu’on était dans une formation avec deux guitaristes. En passant de James à George, on a connu le meilleur des deux mondes...
Je vais vous dire un truc que personne ne sait : quand on était avec James, Jimi Hendrix est venu nous voir pour qu’on intègre son groupe, Bootsy et moi. (Il nous voit halluciner) Ouais… Mais à l’époque on avait trop peur de quitter James, alors on a raté cette opportunité. A ma place, Jimi a pris Buddy Miles comme batteur.
Putain… Il paraît que la première fois que James a auditionné Bootsy, il l’a recalé et il a embauché "un petit blanc pas très bon " à la place. Vous étiez là ce jour-là ?
Ben ouais ! J’étais en permanence avec Bootsy, on passait notre temps à jouer ensemble. James nous a découvert à Cincinatti, dans l’Ohio. Là-bas, il avait une usine de pressage de disques, son label, sa société de production et son management. Le studio d’enregistrement King s’y trouvait également. C’est là qu’on traînait, Bootsy et moi. Au lieu d’aller jouer au basket ou de courir après les filles, on passait notre temps devant le studio. Après leur avoir pris la tête un millier de fois, ils nous ont laissé rentrer, et assez vite, on est devenu musiciens de studio. James nous avait à l’œil, et sans qu’on s’en rende compte, il nous préparait à jouer à sa façon au cas où il aurait, un jour, besoin de nouveaux musiciens. Et c’est ce qui s’est passé : ses mecs se sont barrés et on a pris leur place… La première fois qu’on a pris l’avion, c’était à bord d’un jet Lear ! Je ne savais même pas que ça existait un jet privé ! La seule fois où j’avais mis les pieds dans un aéroport, c’était pour déposer un ami qui partait en voyage ! On est allé jouer à Columbus, en Géorgie... Pour vous donner une idée, la nuit précédent notre départ, on s’était fait 15 dollars chacun en jouant dans un boîte : le lendemain, on était dans un groupe qui rapportait 400 000 dollars par semaine. On avait un bus pour les déplacements et un camion pour le matos, des uniformes sur mesure… Par moments, on se croyait en plein rêve : on se disait qu’on allait se réveiller et retourner jouer pour que dalle.
(Bernie) À un moment donné, vous étiez en compétition avec Stevie Wonder pour trouver les sons de synthétiseur les plus dingues.
(Rires) Oh non, c’était plus un délire de gamins, on essayait vraiment n’importe quoi… Quand on a formé Funkadelic, j’avais un ampli acoustique et un piano Harmond. Stevie Wonder venait d’en acheter un, et j’ai acheté le mien juste après : j’ai été le deuxième à acheter ce piano à Wonderland Music. J’essayais d’explorer les limites de cet équipement, et j’avais remarqué que ces amplis avaient un effet de reverb, alors pendant les concerts… (il rigole en se revoyant) J’étais con… je filais des coups sur mon ampli pour faire de la distorsion. C’était la première fois qu’on entendait cet effet, c’est plus tard qu’il a été créé en bonne et due forme.
Bop Gun avec Ice Cube
George, vous avez été le premier a porter des masques de ski. Ca fait quoi de voir tous ces rappeurs qui ont pompé votre style ?
C’est funky ! Ces mecs sont nos enfants ! Le funk, c’est l’ADN du hip hop : ils ne l’ont pas volé, c’est nous qui leur avons donné… Vous savez, à un moment donné, le funk était en train de s’éteindre, et on s’est rendu compte que les gamins étaient passés au rap. Nous, on ne savait même pas ce que c’était que ce truc , le « rap »… Et puis un jour, on a compris : un des mecs du groupe a vu son fils en train de se balader avec son poste, et le type qu’il écoutait était en train de rapper sur Flashlight ! C’était un mec du Bronx, j’ai oublié son nom…
Bernie : Quand on y pense, George faisait déjà du rap sur les albums de Funkadelic.
Clinton : C’étaient plutôt des dialogues…
Bernie : Oui, mais c’était l’étape juste avant le rap !
Clinton : Pour moi, c’est Oscar Brown Jr qui a planté cette graine. Il a certainement influencé un paquet de rappeurs. Il avait des sons de batterie mortels, super lourds…
George, vous avez fait vos débuts chez Motown. Qui était le mec le plus cool là-bas ?
(Surpris) Le plus cool ? Je dirais Nick Stevenson. C’était un mec malin qui connaissait bien la rue, comment dealer avec, et en même temps, il était très à l’aise pour tout ce qui touchait au business dit « régulier ». C’est lui qui s’occupait des relations avec les radios. Son rôle consistait à « vendre » la musique de Motown, à rendre les gens enthousiastes à l’idée de la jouer. Personne n’était aussi fort que lui à ce jeu-là.
Et Berry Gordy ?
Il était très cool lui aussi. C’était la machine à accomplir les rêves. Il arrivait à embobiner n’importe quelle meuf qui rêvait de chanter… Dès le début, il avait assez d’assurance - et une telle réputation dans la rue – qu’il pouvait se permettre de te dire « écoute : t’es un bon compositeur. Tu vas arriver à percer, y a pas de doute… Mais tu y arriveras encore plus vite si tu restes dans le coin et que tu me files 25% de ce que tu gagnes ». Peu de gens arrivent à te balancer ça sans sourciller. Un autre manager ne t’aurait rien dit et il aurait quand même récupéré ses 25% dans ton dos… Le pire, c’est que ça marchait : à peine tu mettais un pied hors de son bureau que ton disque était déjà devenu un hit ! Pour tous les musiciens du quartier, Motown was Ice Cream… Si tu allais là-bas, t’étais sûr de palper : ils savaient comment faire fonctionner la machine… Sinon du côté des artistes, Smokey Robinson était mon chanteur et mon parolier préféré. C’était aussi un sacré personnage. Je l’adore… et tous les artistes de Motown l’aimaient également. Pourtant, il était à la fois artiste et cadre au sein du label. C’est une double-tâche très difficile à accomplir, et une position qui peut vite rendre les autres jaloux ou hostiles, mais il s’en est toujours très bien tiré. À part lui, je ne connais aucun décisionnaire de label qui ai fait l’unanimité en sa faveur."Motown was ice cream... Si t'allais là-bas, t'étais sûr de palper"
Bernie et vous, vous vous êtes rencontrés à Plainfield, dans le New Jersey.
Bernie : George avait deux shops : un à Newark, et l’autre à Plainfield. Il fallait l’aller-retour sans arrêt... Avec mes parents, on a emmenagé à Plainfield quand j’avais 8 ans. J’ai rencontré George plus tard, quand j’étais au lycée. Je filais en douce par la fenêtre de ma chambre pour aller chez lui me faire faire de belles coupes… Evidemment, ma mère me chopait à chaque fois, vu que j’avais une nouvelle coupe (rires).
George : Sa mère nous chopait tous les deux ! Elle débarquait dans mon salon pour nous dire d’arrêter de lui faire ce genre de coupe (rires). Il avait à peine
Bernie : (mort de rire) C’est faux ! Il exagère, il se moque !
George : Sa mère le prenait par le col et le foutait dehors alors qu’il n’était défrisé que d’un côté ! « S’il revient chez vous en cachette, faites-lui au moins une coupe décente ! » (rires) Bernie a commencé à jouer avec nous peu après, puis il a du absenter pour aller à la fac. Pendant cette période, on se voyait plus épisodiquement, il faisait quelques concerts avec nous quand il rentrait voir sa mère. Jusqu’à ce que j’ai mon premier hit…
Bernie : J’étais en deuxième année de fac quand j’ai entendu le morceau « I Wanna Testify ». Je m’en rappelle encore, j’étais dans le dortoir en train d’écouter la radio, assis sur mon lit, quand j’ai reconnu la voix de George — il avait une très belle voix — Ca m’a fait un choc. Après ça, je me suis mis à bosser plus sérieusement avec George.
Vous avez croisé Wayne Shorter ? Il était dans la même ville que vous, non ?
Ouais, il était dans mon école. Il était une classe au dessus de moi… On habitait juste à côté, d’ailleurs. Par contre j’étais dans la même classe que Larry Brown Jr, qui a été notre bassiste à un moment donné. Il était aussi chanteur et organiste - comme son père -… A l’époque on ne savait pas trop quoi faire avec lui, c’est seulement bien plus tard qu’on a réalisé qu’il faisait du Funkadelic bien avant nous ! (rires) Du Funkadelic dans les années 50 !
Larry a joué avec Jimmy Smith, Jimmy Mc Griff et Jack Mc Duff. Eux, ils avaient remarqué qu’il était un prodige, mais nous on est passé complètement à côté !
Vous aviez entendu parlé de Bernie avant qu’il ne vienne dans votre shop ?
Ouais, je savais qu’il y avait un gamin en ville qui était très fort en piano. Mais nous on voulait pas trop traîner avec des mecs vraiment formés : il te demande des partitions, il te donne la note pour chanter et là tu ne sais pas quoi faire (rires)… Mais quand il a commencé à jouer avec nous, c’était cool, ça a marché direct…
Vous avez des nouvelles de Sly Stone ?
Il est toujours dans le coup, mais je ne sais pas où il en est. Il n’a pas de problèmes particuliers, je crois… Il a juste quelques soucis psychologiques en fait : il est paralysé par la peur de l’échec. Je ne vois pas ce qu’il pourrait louper, mais ça l’empêche d’entreprendre quoi que se soit.
Vous avez bossé avec Prince sur « Graffiti Bridge ».
Sur ça et d’autres projets. On va bientôt sortir un single en commun.
C’est vrai qu’il a aussi enregistré avec Miles Davis ?
Oui, oui, ça va sortir bientôt. Ils ont fait un titre avec Chaka Khan, ça s’appelle « Sticky Wicked ». J’en ai une copie chez moi. C’est vraiment intéressant.
On vous décrit souvent comme étant complètement dingue. Pourtant Amp Fiddler nous a confié que vous aviez beaucoup contribué à son éducation, en lui filant des tas de bouquins costauds à lire.
Ouais, je l’aime bien ce mec… On était assez proches, alors je lui filais plein de livres à moi…
Des Playboys ?
Des livres de science-fiction, genre Babylon V, et des trucs pornos, ouais (il sourit)… Il y avait des trucs sérieux aussi, de quoi se tenir informé dans pas mal de domaines…
Vous avez fait « All Eyez on Me » avec Tupac : vous pouvez nous raconter ?
En fait, j’ai fait ce titre pour Ice Cube, et Cube l’a refilé à Dr.Dre qui l’a donné à Tupac. J’avais fait un paquet de titres inédits pour Cube et Dre. Là-dessus, ils prenaient des samples et se les refilaient. Comme Cube avait repris Bop Gun, j’avais refait une version de « One Nation » pour la réunion d’Ice Cube, Dre et Eazy-E (ndlr : réunion qui n’a jamais eu lieu). « One Nation » devait être un chant de lutte, vous voyez le délire ? Un truc pour mettre des coups poings dans le ventre à ta copine (Bernie explose de rire).
(À ce moment-là, de très jolies filles entrent dans la pièce. L’une d’entre elles s’assied sur les genoux de George et commence à lui caresser le ventre amoureusement.)
(Rires) Vous avez connu Tupac à l’époque où il était avec les Digital Underground ?
Ouais, il était danseur. Je ne me doutais absolument pas qu’il allait exploser de la sorte. Il était carrément trop timide ! Il s’est fabriqué un personnage très différent de ce qu’il était. Il était plutôt du genre sympa.